- France
16/10/1936 - 05/10/2021
Bonjour à tous. C’est Geneviève, notre sœur et tante, qui nous réunit ce matin pour fêter son retour à Dieu. Oui, j’ose dire « fêter » car Geneviève avait une telle assurance d’être attendue de Dieu : « C’est moi qui le contemplerai, mes yeux le verront, mon cœur en brûle au fond de moi » Voilà ce qu’elle voulait nous dire en choisissant les mots de Job pour la célébration de ses obsèques.
Il me revient maintenant de retracer le parcours de Geneviève pour l’offrir au Seigneur et pour rendre grâce de la fidélité de sa servante dans la famille des sœurs maristes.
« Mourir peut attendre » tel est le titre d’un film actuel. C’est aussi ce que sa communauté et sa famille auraient pu dire. Partir à 85 ans, c’est tôt à notre époque !
Geneviève naît à Toulon en 1936 : elle est la sixième des huit enfants de la famille. Sa petite enfance est marquée par la seconde guerre mondiale. Elle commence sa scolarité avec ses trois sœurs aînées chez une dame de Bandol qu’on appelait « tante Lucie ». C’est ensuite au Cours Fénelon qu’elle poursuit ses études jusqu’au baccalauréat et qu’elle débute sa carrière d’enseignante en tant que professeur de sciences naturelles.
Je ne sais rien de l’origine de sa vocation, mais on devine que Geneviève a trouvé sa voie en côtoyant les sœurs du Cours Fénelon, en particulier sœur saint Basile alors directrice.
En 1960, Geneviève frappe à la porte du noviciat des Sœurs Maristes à Sainte Foy-lès-Lyon. Mais des problèmes de santé l’amènent à interrompre son cursus et donc à retourner en famille et à enseigner au Cours Fénelon. Elle attend trois ans avant de demander à être de nouveau accueillie au Noviciat. Elle fait profession le 5 mars 1966. De 1966 à 1968 : elle suit une formation d’éducatrice de jeunes enfants.
En 1968, elle est nommée dans la communauté de Saint-Leu-la-Forêt où elle commence sa mission d’enseignante comme jardinière d’enfants au Rosaire.
Elle poursuit cette mission au jardin d’enfants tour à tour
- à Saint Etienne au Rond-Point de 1971 à 1973
- à Lyon à l’Oratoire de 1973 à 1976
En 1976 elle est nommée à la maison d’accueil de La Neylière. Elle participe à l’animation des groupes et elle met ses dons artistiques au service de ceux qui le souhaitent : confections diverses de vase en argile, de statues, de crèches etc.
De 1978 à 1980 elle est à Paris dans la petite communauté de la rue des bois. Elle reprend alors sa fonction de jardinière d’enfants dans une école à Paris.
A la fermeture de la communauté, elle revient à Lyon, rue Sala, d’où elle exercera à nouveau sa fonction auprès des jeunes élèves de l’école Notre-Dame des missions. Chacune de nous se souvient de ses soupirs à l’idée de gravir les nombreux escaliers qui conduisent à l’école !
L’année 1984 marque un tournant important pour Geneviève puisqu’elle quitte le monde de l’éducation pour se tourner vers le soin des personnes âgées. Après une année de formation, elle devient aide-soignante dans notre maison de retraite, ici à Bon Repos jusqu’en 1994, puis à la maison saint Joseph à Saint Prix pendant 16 ans.
De 2010 à 2013 elle se réjouit de se rapprocher de son cher Midi et par conséquent de sa famille puisqu’elle est nommée dans la communauté qui s’ouvre à La Fare-les-Oliviers. Ces années sont riches de contacts avec la paroisse et le voisinage. Mais les santés déclinant, il fallut abandonner cette nouvelle implantation !
Après une année de reprise à Lyon, rue Sala, Geneviève est envoyée à Bon Repos en 2014 où elle assure notamment un service d’accueil à l’entrée de l’EHPAD, ceci jusqu’au déménagement de la communauté dans sa nouvelle maison.
Affectée par les décès successifs dans sa famille, Geneviève est à son tour atteinte par la maladie. Ces derniers mois furent éprouvants pour elle-même et pour les sœurs. Mais ce furent aussi des temps de grâce, d’avancée vers le bonheur promis à ceux qui croient.
Personnellement j’ai connu Geneviève pendant son noviciat puis surtout à Saint-Prix, où elle était mon assistante de la communauté de 17 sœurs. J’ai toujours apprécié son soutien. Dévouée auprès des sœurs âgées ou malades, elle tenait aussi les comptes de la communauté avec rigueur. C’est pendant ces années que j’ai découvert l’attachement de Geneviève à la Nature. Elle respirait à pleins poumons les fleurs, les fruits, la terre. Elle s’était remise à façonner des statues ou d’autres choses.
C’est aussi au cours de nos échanges communautaires que j’ai perçu la solidité de sa foi, son amour de Marie et son attachement à l’esprit mariste. Je lui laisse d’ailleurs la parole puisqu’elle écrivait elle-même ceci il y a quelques années :
« L’esprit mariste vit en moi et me réchauffe lorsque j’ai froid, que j’ai peur, que ce que j’ai à vivre me semble plus difficile, par exemple l’avancée en âge et tous les problèmes qui y sont liés, physiques et autres. Jeanne-Marie me dit : « Regarde Marie, ta Mère, Demande-toi comment elle agirait devant telle situation. Demande-lui son aide en toutes circonstances. Et ne lâche pas sa main »
Alors Geneviève puisque tu tiens sa main, confie à Marie les sœurs maristes qui cheminent aujourd’hui à travers le monde et demande lui aussi de veiller sur les membres de ta nombreuse famille.
Merci à toi pour ce que tu as été et pour ce que tu as donné de toi à la famille mariste.
Sœur Marie-Thérèse Terra
Bon Repos le 8 octobre 2021
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