Sœurs Maristes

Sœurs décédées

- Royaume-Uni
21/10/1924 - 03/05/2022

Sœur Geneviève est née à Athlone, dans le comté de Roscommon, le 21 octobre 1924, de Peter Naughton et Hannah Naughton, née McManus. Elle a été baptisée Anne Naughton et a fréquenté l’école publique locale : Cameloon. Étant l’aînée d’une fratrie de dix enfants, elle assume très tôt un rôle maternel, en s’entraînant à prendre soin des autres avec bienveillance. Elle entre au noviciat en 1945 et prononce ses vœux en 1946, date à laquelle elle reçoit le nom de Geneviève. Sa première communauté est Paignton, elle y déploie ses compétences et sa capacité de s’adapter à toutes les tâches qui lui sont assignées, qu’elle accomplit avec diligence et engagement, d’une manière très mariste.

Lors de son arrivée à Nympsfield, ses compétences, ses dons et ses talents ne passent pas inaperçus dans sa communauté et parmi ses supérieures. Geneviève correspond parfaitement à la mère pleinement qualifiée qui se rend nécessaire pour prendre en charge le projet de Nympsfield. C’est dans une école de formation professionnelle, à la Holy Rood House à Londres, qu’elle a acquis ces compétences, en obtenant entre autres un certificat de conseil en formation pour enfants placés en foyer. Genny, comme on l’appelle affectueusement, remplit son rôle avec amour. Elle a trouvé sa niche jusqu’à ce que les choses changent au niveau national, les enfants n’étant plus placés dans de grands foyers comme Nympsfield. Dans son groupe il y avait une famille de six garçons et filles qui ont continué, même après leur départ, à la considérer comme faisant partie de la famille. Ils sont restés en contact pendant de nombreuses années et l’ont invitée à de nombreuses fêtes de famille. Genny poursuit sa formation en tant que responsable du pensionnat de Sunninghill, où elle remplit tant de rôles pour les internes : mère, mentor, économe, confidente, refuge, mais surtout amie.

Genny était très douée pour les travaux d’aiguille, et ses magnifiques serviettes de table brodées étaient fièrement mais discrètement exposées chaque jour dans la salle à manger de la Villa Maria. Genny ne restait jamais sans rien faire. Amoureuse de la nature, elle prenait toujours soin de ses plantes et en faisait pousser de magnifiques. Dans la communauté, c’était une belle présence, très douce, à la façon de Marie. C’est sans doute son côté « enfant » qui la rendait si naturelle, pleine d’humour, rassurante et proche du cœur des enfants qu’elle aimait.

Les hommages rendus par les familles ont constitué une belle réflexion sur la beauté d’une vie mariste « cachée avec le Christ en Dieu ».

Derek Emerson (un membre du groupe de Genny – « St. Agnes ») - se souvient avec tendresse.

Nous attendions tous avec impatience les deux dernières semaines d’août, deux semaines entières au bord de la mer !

Gen demandait toujours que notre excursion annuelle au bord de la mer se fasse les deux dernières semaines d’août. Elle insistait en disant qu’à cette période le temps était plus beau, le soleil plus chaud, et le ciel sans nuages. Ce qui était le plus souvent faux ! Le grand jour arrivait, on comptait les enfants, mis sur leur trente-et-un, pendant qu’ils embarquaient avec les bagages. Et puis, c’était parti ! Je me souviens d’un voyage en train jusqu’à Fishguard une année, d’un déplacement en car vers diverses destinations les années suivantes, puis du minibus du couvent, avec Gen au volant. Elle s’occupait de la logistique avec les enfants plus âgés, qui aidaient à charger les plus petits, les bagages, à distribuer l’argent, les seaux, les pelles, les chaises longues et le déjeuner.

Après un voyage qui semblait assez long, nous avions deux semaines de sable et de mer ! Ce magnifique Devon, avec Bideford, Sidmouth et Paignton, ou plus loin, Fishguard, Herne Bay et Bettystown, ce ne sont que quelques-uns des endroits en Irlande où Gen nous a emmenés. Par beau temps (ou mauvais temps), nous nous rendions généralement à la plage, chargés de tout l’attirail, nous installions nos chaises longues et nos serviettes dans un endroit de choix, puis nous plongions dans l’eau pendant que ceux qui ne savaient pas nager barbotaient ou construisaient des châteaux de sable. Gen gardait un œil attentif sur tout le monde, mais comme les enfants plus âgés savaient bien qu’ils avaient une responsabilité envers le groupe, Gen pouvait fermer un œil et faire la sieste ! Les jours très, très pluvieux (et il y en a eu quelques-uns), Gen nous emmenait, par n’importe quel moyen de transport, faire du tourisme (y compris embrasser la pierre de Blarney !) ou au cinéma. Le village modèle de Babbacombe dans le Devon, les sables de Margate ou de Woolacoombe, la plage de Dimchurch et, bien sûr, quelques églises dignes d’intérêt, dont Drogheda et la cathédrale de Canterbury, qui ont toutes été visitées.

Les deux semaines passaient vite et après une dernière baignade dans la mer, nous rentrions à Nympsfield, frais, bronzés et prêts à affronter une nouvelle année d’école. Gen parvenait toujours à nous nous ramener sains et saufs. Merci, Gen, nous gardons de merveilleux souvenirs.

Derek Emerson.

Les autres hommages rendus par les membres des familles qui faisaient partie du groupe de Gen étaient très émouvants. Celui de Derek est arrivé par la poste quelques jours avant les funérailles, il a été donc imprimé. Ils résument tous le souvenir d’une personne très spéciale qui a toujours vécu sa vie mariste avec dévouement et service. Ensemble, ils constituent une réflexion joyeuse sur une personne très intègre, « vivant pleinement pour la gloire de Dieu ». Lorsque le cercueil a été transporté sur le char funèbre, ceux qui la connaissaient et vivaient avec elle, en particulier ses deux sœurs, ont dit en larmes : « Une personne splendide a quitté cette terre ».

Tu nous manques beaucoup Genny. Repose en paix. Amen.

Sœurs décédées

43 visites