- Irlande
25/11/1926 - 25/02/2021
Brigid Jane McGuinness
Sœur Brigid Jane (Sr Cormac) était née à Lisduff House, Drumsna, dans le comté de Leitrim, le 25 novembre 1926 de Philip Mc Guinness et Catherine Masterson. Seule fille et benjamine de la famille, elle avait quatre frères : Philip, Michael, Cormac et Patrick. Elle laisse dans le deuil ses nièces, neveux, petites-nièces, petits-neveux et sa belle-sœur, Ethna.
Sr Brigid Jane a fréquenté l’école nationale de Lisduff, où son père était directeur, et plus tard l’école secondaire du couvent mariste à Carrick-on-Shannon. Plus tard, elle a fait ses études d’infirmière à Dublin, en améliorant régulièrement ses compétences au cours de sa carrière. En 1985-86, Brigid Jane a pris une année sabbatique pendant laquelle elle a fréquenté le Pontificium Institutum « Regina Mundi » à Rome.
Sœur Brigid Jane est entrée au noviciat en 1945, a fait sa première profession en 1947 et a finalement prononcé ses vœux à Carrick en 1951. En tant qu’étudiante, elle a vécu à Cambridge Tce à Dublin, mais elle a passé la plupart de sa vie religieuse en communauté à Carrick-on-Shannon, où elle travaillait à l’hôpital local et comme infirmière à Mohill, dans le comté de Leitrim.
En 1991, Sr Brigid Jane a pris sa retraite d’infirmière mais a continué à jouer un rôle pastoral pendant vingt ans et a accompagné de nombreux patients avec beaucoup d’attention et de compassion, en maintenant un lien précieux entre le personnel, les patients et les familles. Pendant cette période, elle a lancé, avec quelques employés laïcs, un nouveau projet de soins aux personnes âgées à Drumsna. Ce fut le début du Centre Drumsna qui continue à servir les habitants de la région.
Voici l’homélie prononcée par le père Seamus O’Rourke lors de sa messe funéraire, qui est un juste hommage à ses 74 années de vie mariste. Qu’elle repose en paix.
Homélie
Nous sommes habitués à écouter l’Écriture Sainte, certains d’entre nous ont leurs lectures préférées. Généralement, ce sont des lectures qui nous consolent, qui nous mettent à l’aise. Beaucoup d’entre nous en restent au stade de l’écoute, d’autres vont plus loin. Sœur Bridget Jane était une personne qui vivait l’Évangile. Elle ne le vivait pas comme un fardeau ou une contrainte, mais dans l’humilité, dans le calme, sans étaler sa piété et sans attirer l’attention – évitant toute forme de protagonisme ou d’adulation.
Bridget Jane a été un grand exemple de vocation vécue sans faire de bruit, avec un engagement total, un dévouement et une compassion, une personne qui était un visage authentique et réel de Dieu pour tous ceux qu’elle rencontrait.
Comme le modèle de l’ordre mariste, Marie, la mère de Jésus, elle était calme, réservée mais forte, obéissante et généreuse. Je pense que ce n’est pas par hasard qu’elle a été une sœur mariste dévouée pendant plus de 70 ans. Elle a vraiment vécu de manière exemplaire son charisme mariste, « cachée et inconnue dans le monde ».
Originaire de Drumsna, et habitant Carrick depuis sa profession perpétuelle en 1951, elle a mené une vie de service tranquille, volontaire et généreux envers les malades et les pauvres. Les lectures bibliques choisies par sa communauté mariste sont très appropriées. Saint Paul nous dit que « la vie et la mort de chacun de nous ont une influence sur les autres... ». Or, quelle influence, quel exemple a donnés Bridget Jane!
Calme, sans prétention, et acceptant chacun pour ce qu’il est, c’est ainsi que Bridget Jane reconnaissait la présence de Dieu de différentes manières et dans les personnes les plus diverses.
En 1953, elle a été nommée pour faire partie du personnel de l’hôpital St Patrick, ici à Carrick, et à partir de 1970, de l’hôpital de Mohill aussi. Pendant cette période, tous ceux qui l’ont rencontrée se souviennent d’elle comme de quelqu’un qui savait très bien partager les joies, les peines et les difficultés de la vie.
Partager les joies est peut-être facile pour la plupart d’entre nous, partager les chagrins est une autre affaire, c’est moins attirant.
Or, elle était comme Marie, présente au pied de la croix des familles ou des personnes, non pas pour offrir des mots de pitié éloquents ou creux, mais pour être une présence de soutien authentique.
Il suffit de consulter les nombreux messages de condoléances sur son avis de décès pour constater qu’elle a été une présence consolatrice et encourageante pour tant de personnes. Son travail d’infirmière allait bien au-delà de la maladie physique et touchait aux domaines psychologique et spirituel. Elle avait une approche holistique de la nature humaine. Elle était certainement aussi une présence rassurante pour sa famille, dont elle restait proche.
En 1991, après s’être retirée de son poste à l’hôpital, elle a continué à jouer un rôle pastoral pendant au moins encore vingt ans. Accompagner les patients jusqu’à leurs derniers moments dans cette vie, maintenir le lien précieux entre les patients et la famille, préparer les liturgies et aider le clergé, améliorer la chorale, tout cela faisait partie de sa vie.
Pour moi, l’une de ses réalisations les plus remarquables - mais dont on parle rarement - est son investissement dans les « soins aux personnes âgées » de Drumsna. Après des débuts modestes, ce projet est devenu une organisation de soutien majeure qui continue de prospérer à ce jour.
Je crois que si une entreprise continue et se développe après le départ de ses fondateurs, c’est que sa nature communautaire dépasse l’investissement personnel.
Bridget Jane avait une grande capacité d’empathie, même avec ceux dont les perspectives de vie étaient très différentes. On m’a raconté comment, à de nombreuses reprises, pendant sa « garde de nuit » à l’hôpital St Patrick, elle offrait, disons, un hébergement sûr et accueillant pour la nuit à des hommes - oui, toujours des hommes - qui, pour une raison ou une autre, avaient du mal à rentrer chez eux après une nuit (ou même un jour et une nuit !) à Carrick.
Elle sortait un matelas, offrait un thé chaud, à condition qu’après une nuit de sommeil, ce « visiteur » soit parti avant que le personnel du matin ne prenne son service ! Cette acceptation du spectre le plus large de notre nature humaine est certainement remarquable.
Sans porter de jugement, compatissante, attentionnée ... toutes les qualités que la vie de Jésus et la vie de Marie exaltent.
Connaissant Sr Bridget Jane depuis un peu moins de 6 ans, j’ai l’impression que sa vie était empreinte de simplicité et d’empathie. Elle n’a jamais cherché à attirer l’attention, c’était une présence tranquille et encourageante. Une personne à qui l’on pouvait se confier, à qui l’on pouvait faire confiance, comme Marie, notre Sainte Mère, elle méditait les choses dans son cœur, parlait peu et ne cherchait pas l’adulation mais à faire la volonté de Celui qui l’avait envoyée. Comme ses confrères maristes, je me souviens d’elle pour son hospitalité - une conversation autour d’un thé ou d’un café après la messe, dans sa présence paisible et rassurante.
Aujourd’hui, j’entends le Seigneur lui parler avec les mots de l’Évangile : « En vérité, je vous le dis, tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères et sœurs, c’est à moi que vous l’avez fait. » Bridget Jane a été un modèle pour nous tous à cet égard. Que le Seigneur l’accueille maintenant au Paradis. Adieu Bridget Jane, repose dans la paix éternelle.
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