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Sœurs Maristes

Sœurs décédées

- France
16/11/1926 - 25/02/2020

Bonjour et merci à vous tous d’être là pour accompagner notre Sœur Renée dans son retour à Dieu. Les paroissiens de Saint Paul doivent se souvenir de Sœur Renée, fidèle pratiquante de la messe dominicale du samedi soir. Au fond de l’église, avant et après la messe, elle prenait le temps de parler avec les uns et les autres, de demander des nouvelles de ses nombreuses connaissances, de ses anciens élèves de Fénelon.

Aujourd’huic’est sa longue vie, bien remplie, que nous venons offrir au Seigneur.

Une vie commencée au Vietnam.

Renée est née à Hanoï en 1926, Sa mère était vietnamienne, bouddhiste et son père martiniquais catholique. A l’âge de trois ans elle perd son père. Toute son éducation et sa culture reposent alors sur sa mère. Elle en gardera l’empreinte toute sa vie. En tant que pupille de la Nation, elle est admise comme pensionnaire dans l’orphelinat des Sœurs de Notre-Dame des Missions à Hanoï. Elle y suivra toute sa scolarité, primaire et secondaire, mais le dimanche elle retrouve sa maman. Elle gardera des liens avec plusieurs de ses compagnes mais surtout avec Mère Blanche. En 1947, quand la situation politique devient critique pour les Français au Vietnam, c’est avec Mère Blanche que Renée arrive en France avec un groupe de jeunes eurasiennes. Sa mère reste à Hanoï où elle mourra en 1975.  Sœur Renée n’a eu la joie de la revoir qu’une seule fois.

Après l’Alsace, où elle est accueillie plusieurs années dans une famille, Renée se rend à  Lyon. Elle travaille dans un foyer de jeunes filles rue du doyenné. C’est alors que, par l’intermédiaire d’un Père Mariste, elle fait la connaissance des Sœurs Maristes. Et en 1955, elle entre au Noviciat de Saint-Prix dans le Val d’Oise. Le jour de sa profession religieuse elle reçoit le nom de Sœur Marie-Ancilla. « Servante », un programme qu’elle a su bien remplir…

Après ses années de formation religieuse, munie du Brevet élémentaire, elle débute une carrière d’enseignante ici à Toulon en 1958. Puis, envoyée au Sénégal en 1961, c’est dans la brousse qu’elle poursuit sa mission d’enseignante jusqu’en 1964. Elle est heureuse au milieu des enfants de N’Diaganiao.

Mais en 1965, est-ce à sa demande je l’ignore, elle change d’orientation, elle revient à Lyon pour entreprendre des études d’infirmière.  En 1968, ayant obtenu le diplôme, elle retourne à N’Diaganiao. Mais cette fois c’est en tant qu’infirmière. Le dispensaire ne désemplit pas. Sœur Renée est surtout spécialiste des accouchements. On ne peut dire combien d’enfants elle a aidé à naître ! Mais en 1974, des problèmes de santé l’obligent à rentrer en France. Une fois guérie elle reprend son service d’infirmière mais, cette fois-ci, au Cours Fénelon. Combien de générations d’élèves a-t-elle vu passer dans son infirmerie jusqu’en 2005 ? Personne n’ignore le remède miracle qui a fait donner son surnom à notre sœur Renée ! Sœur banane ! Elle connaît chaque élève et chaque famille. Elle voit arriver les enfants de ses anciens élèves. C’est ainsi tout un réseau qui se crée autour d’elle : les enfants, les parents,  les enseignants, l’ensemble du personnel.  

Une fois retraitée, elle va développer une troisième corde de son arc ! Après l’éducation des enfants et le soin des malades, elle accomplit un vrai travail d’assistante sociale. Elle sollicite les adultes dont elle connaît la profession pour l’aider à trouver un emploi ou un logement à une famille.  Avec l’appui des Responsables de Fénelon, elle récolte des produits alimentaires et des jouets à distribuer à des familles pauvres pour la fête de Noël. Elle fait le siège chez les directeurs pour plaider la cause d’une famille étrangère qui souhaite inscrire son enfant à Fénelon. Elle se propose comme traductrice pendant l’entretien.

N’oublions pas non plus que, jusqu’à ces toutes dernières années, elle est restée présente aux enfants du Primaire en assurant la catéchèse au Cours Préparatoire.  

Sa vie a basculé il y a plus d’un an avec son entrée à la clinique Saint Jean puis à l’EHPAD Catherine Labouré. C’est alors que la maladie a fait son chemin mais lentement, lui laissant encore le temps d’entretenir toutes ses relations. Un nouveau réseau s’est créé autour d’elle : ses amis, les amis de ses amis, le personnel soignant Tout un climat de famille si important pour elle, surtout depuis le départ de sa communauté pour Lyon.

N’est-ce pas le message le plus important qu’elle nous aura laissé. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » ! Comme je vous ai aimés… Nous retiendrons sa délicatesse, ses attentions multiples, son respect des personnes, son souci des plus petits, des enfants, des pauvres, des personnes loin de leur pays.

Nous prions  aujourd’hui  Sœur Renée de soutenir la mission des Sœurs Maristes qui, comme elle,  s’efforcent de faire régner l’amour et la justice sur notre terre. Sœur Renée a souffert d’être la seule sœur mariste vietnamienne. Aujourd’hui deux jeunes filles vietnamiennes  se préparent à entrer au Noviciat. La relève est assurée ! Renée tu peux partir en paix et surtout tu vas continuer ta mission en les soutenant sur leur chemin. Nous comptons sur toi.

Sœur Marie-Thérèse Terra
Saint Paul le 28 février 2020

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